Accueil Société Yasmine Ayed, chercheuse à l’Institut de technologie des procédés et de l’énergie, IVET, BOKU, Vienna, Autriche, à La Presse : L’énergie éolienne au secours de la demande

Yasmine Ayed, chercheuse à l’Institut de technologie des procédés et de l’énergie, IVET, BOKU, Vienna, Autriche, à La Presse : L’énergie éolienne au secours de la demande

Un entretien avec Mme Yasmine Ayed, 25 ans, chercheuse à l’Institut de technologie des procédés et de l’énergie, IVET, BOKU, Vienna, Autriche, nous a permis d’apprendre plus de détails sur la rationalisation de l’énergie électrique et l’utilisation de l’énergie renouvelable, notamment éolienne. Titulaire d’un master en énergie renouvelable et efficacité énergétique, de l’Institut polytechnique de Bragance au Portugal, Mme Ayed a attiré l’attention des décideurs tunisiens pour s’orienter vers cette énergie nouvelle.

 

Parlez-moi de votre projet ?

Mon projet est basé sur des données météorologiques, sur les vents de surface qui ont été utilisés pour évaluer le potentiel d’énergie éolienne dans 25 emplacements sur le territoire tunisien et pour identifier les régions susceptibles d’intégrer des technologies de stockage dans les futures entreprises éoliennes. Une méthodologie de statistiques descriptives à faible coût (low-cost) a été développée pour classer les meilleurs sites, réduisant à 6 sites les plus venteux de 3 différentes zones géographiques différentes de Tunisie : côtière, montagneuse et désertique. La production d’électricité a été calculée pour une éolienne de référence de 3,2 MW et la production horaire éolienne a été comparée à la consommation d’électricité (fournie par le service public national).

C’est quoi une énergie éolienne ? Quels sont les bénéfices de cette énergie?

L’énergie éolienne est une énergie primaire 100 % naturelle, renouvelable et durable et ne dépend que de la force du vent. Cette énergie permet de fabriquer de l’électricité dans des éoliennes, appelées aussi aérogénérateurs. Elle permet des économies de combustible tout en participant à la protection de  l’environnement. Par exemple, une éolienne d’une capacité de un mégawatt produit l’électricité nécessaire, chauffage électrique inclus, à 1.000 personnes.

L’exploitation du vent pour produire de l’électricité est devenue une exigence pour notre pays à cause des ressources non-renouvelables limitées et les besoins énergétiques qui augmenteront de 10 % chaque année en raison du dynamisme de son économie d’autant plus qu’on a assisté à une hausse des prix des hydrocarbures ces dernières années. En 2018, la Tunisie a fait face à un déficit énergétique de 52%, le gouvernement subventionnant le gaz naturel importé pour réduire les coûts de l’électricité pour les utilisateurs finaux, faisant ainsi pression sur le budget de l’État.

Les recherches scientifiques ont montré que le potentiel éolien brut de la Tunisie est de 8 GW, mais seul 1% est exploité. Depuis plus de 15 ans, La Steg (Société tunisienne d’électricité et de gaz) s’est intéressée à l’éolien, en tant qu’énergie primaire pour produire de l’électricité. La première centrale éolienne en Tunisie est devenue opérationnelle depuis avril 2000 et, actuellement, neuf  parcs éoliens sont installés en Tunisie. Ces parcs éoliens sont des sous-projets répartis dans une zone suburbaine de Sidi Daoud, une région côtière à l’Est de la capitale Tunis, totalisant 53,6 MW.

Comment se fait l’intégration de systèmes de stockage d’électricité ?

L’énergie disponible dans le vent est considérée comme variable et peu prévisible. Comme plusieurs autres pays, le vent peut être localisé dans des zones reculées avec une infrastructure électrique faible, ce qui peut entraver l’enjeu de cette technologie. Il est difficile d’extraire le vent de régions éloignées non peuplées vers les régions les plus peuplées en raison d’une infrastructure de transport limitée. En Tunisie, toute la production et la distribution d’électricité sont centralisées. Le système appartient, est géré et coordonné par la Steg.

En raison de cette structure particulière, non seulement la capacité limitée du réseau représente un problème mais c’est également le cas de la distribution limitée des lignes électriques. Certains sites venteux sont souvent éloignés de la zone de consommation et la construction de nouvelles lignes peut prendre 10 ans de travail. Le choix d’une technologie adaptée en termes de capacité de stockage, de faibles taux d’autodécharge et une longue durée de vie peut compenser les limitations imposées par l’ajout de l’énergie éolienne dans un réseau électrique faible. La sélection de la devise de stockage fait suite à une étude comparative, de l’énergie produite à l’énergie consommée.

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Un commentaire

  1. Nasri Ridha

    15 avril 2021 à 08:17

    J’ai un projet comment faire l’énergie éolienne

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